mercredi 6 décembre 2006


Voir aussi http://tablesdesmatieres.blogspot.com, l'actualité en blog
(éditions HBL)



2 commentaires:

Chris a dit…

Bonjour, Hélène. Trouver votre blog ne fut pas aisé, même si ceux liés à votre combat sur les femmes d'Iran abondent. En réalité, j'ai cherché avec Goggle, un peu par hasard, en multipliant les mots clefs, frustrée de la disparition du fil de Samuel Huet, et persuadée que vous continueriez à "parler" sous une forme ou une autre : je vous ai lue sur le site de Marianne. Comme il était intéressant,sur le bloc-notes, de lire les réflexions (dénuées de trop-plein d'affect), courtoises et réfléchies, de ceux qui étaient liés à l'affaire, ou de curieux... dont j'étais. Je n'ai pas la télévision, et je n'aurais pas de toutes façons regardé le téléfilm. Mais l'histoire a beaucoup marqué mon enfance, et la question du "qui" me hante moins que celle du "pourquoi". J'aimais dans le bloc-notes que tous s'expriment, même si je trouvais l'auteur un peu rigide parfois. mais il est probable que sa rigidité fut à l'origine de la qualité du débat. Les interventions de madame Bezzina m'ont troublée, comme les certitudes tranquilles en ont le pouvoir. les vôtres m'ont tantôt agacée (je vous reprochais un peu de mépris de classe), tantôt passionnée, tant votre soif de savoir courait en filigrane dans les interprétations que vous faisiez. Pour ma part, j'aime à croire que madame Villemin est innocente, et je vous l'accorde, autant pour des raisons sentimentales que réfléchies. Je voulais juste vous faire part de quelques réflexions :
1)Cet enfant jouant seul sur son tas de gravier semble être l'image qui vous a donné ces doutes. Maman moi-même, j'avoue que j'ai parfois, fatiguée, avec l'envie d'avoir la paix, sans être sollicitée par mon fiston bavard, laissé celui-ci jouer sans surveillance dans des endroits peu idylliques (qu'il adorait, nos bambins ont parfois la passion des gravats divers)pour , tout bêtement, me reposer ! J'ai eu la chance de le retrouver toujours à l'endroit en question, le nez rouge et sale comme un peigne, mais ravi...
2) Certes il y a des infanticides. Mais CV ne me semble pas correspondre à ce profil, surtout au regard de sa vie d'après...
3) j'ai lu, sur le site de JM et C, le pdf de leur livre "le 16 octobre" (il n'est plus en accès libre en ligne, mais je l'ai téléchargé, si vous le voulez...): j'avoue que cette lecture m'a convaincue de son innocence. L'avez-vous lu ?
4) à l'époque, les Villemin étaient très jeunes, d'un milieu pas très cultivé, et au sein d'une famille dont vous avez justement souligné les squelettes calfeutrés : certainement, tout le monde a été corbeau à un moment ou à un autre, le fil du téléphone servant de fosse septique à rancoeurs diverses. C'est stupide, bas, dangereux, mais assez humain, finalement : le jeune JM me semble assez bête et auto-satisfait, dans son dialogue avec le corbeau. Pour moi, la mort du petit est un crime d'homme en colère, frustré, sans amour... et ne peut donc être attribuée ni à la mère ni au père.
5) Les mots de Marie France B. à propos de Bernard Laroche (leur dernière rencontre) me font douter de sa culpabilité.
6)Les filles de la poste : le milieu du travail en usine peut être étouffant de jalousies. Christine, jolie, mariée au chef, avait sans doute un petit côté nigaud (elle lisait harlequin...), qui n'a pas connu de ces jeunes femmes persuadées d'être en proie à toutes les convoitises ?
En fait, lors de l'affaire, les Villemin étaient très jeunes, pas très futés, et ont été happés dans un maelström de gaffes diverses, commises par ignorance et bêtise. De plus, les journalistes les ont franchement envoyé au casse-pipe, soyons réalistes ! Ils ont payé très cher, et ont grandi bien vite... et la France d'alors était sans pitié, encore peu habituée à la médiatisation des horreurs. Cracher sur la mère, comme quand la foule, accrochée aux grilles d'un palais de justice, hurlait "à mort Patrick Henry", c'était d'époque...
7)Qui alors ? Eh bien... franchement, sans leurs alibis, Jacky ou Michel me semblaient avoir un bon profil... ou Laroche, en dernier recours.
8) l'incinération de Grégory : peut être couper court à toute enquête future, parce que manque de confiance en la justice, manque de confiance dans les expertises, qui ont à l'époque montré leurs limites ; peut-être une manière de couper avec les grands-parents qui allaient fleurir la tombe. Peut-être envie d'avoir l'enfant avec eux, tous seuls.
9)la réaction de JMV sur le site de Samuel Huet : après toutes ces années de harcèlement, ils ont pris le parti d'attaquer systématiquement. La liberté d'expression en prend un coup, certes, mais... j'avoue qu'en ayant en tête l'idée de l'innocence de CV, je peux comprendre. Nous avons été cruels dans notre désir de savoir. CV doit avoir envie enfin d'être juste plainte, comprise, regardée avec compassion : elle a perdu son petit... depuis 22 ans, elle porte le soupçon. Avant d'être un passionnant cas, un mystère à résoudre, c'est la mort d'un garçonnet qui est en jeu, le deuil à faire dans une atmosphère sans empathie aucune.

Voilà, j'ai terminé ! Je vous souhaite beaucoup de courage dans votre beau combat pour les femmes.
Cordialement,

Christelle

Vivez pour ce que vous aimez a dit…

Hélène serait-elle encore vivante ?